L'utilisation d'Internet génère des stimuli au niveau des sens et de l'attention qui ont un impact particulièrement important sur le fonctionnement du cerveau. Les textes qui défilent, les images, les sons et l'usage de la souris et du clavier constituent comme une forme "d'entraînement" a modifier l'esprit.
Jamais une technologie inventee par l'homme n'aura eu une influence aussi rapide sur le fonctionnement du cerveau. Nous avons pourtant vu comment l'invention de l'imprimerie a radicalement modifié nos sociétés. Or c'est peu comparé a ce que nous pouvons attendre des médias électroniques! Le Net a cette particularité de fournir très fréquemment ce que les psychologues appellent des "renforcements positifs". Lorsque nous cliquons un lien ou que nous effectuons une recherche sur Google, nous faisons l'expérience d'une éphémère satisfaction lorsque l'écran se modifie et apporte de nouvelles informations, dont nous sommes friands. Cette expérience nous incite, consciemment ou non, a perpétuer ce type d'actions perçues comme étant gratifiantes par le cerveau. En retour, cette utilisation de plus en plus intensive d'Internet permet un changement plus en profondeur de nos fonctions cérébrales. Tiré de l'épisode 16 au sujet du livre de Nicholas Carr, Internet rend-il bête. Bientôt sur ce site. Abonnez-vous ici. Nous manipulons tant d'abstractions en permanence que c'est comme si nous vivions sans rapport avec cette terre qui soutient nos pas à chaque instant. Cela explique peut-être pourquoi il nous est possible de ne pas trop penser à l'étendue de la dévastation écologique causée par notre civilisation hautement technologique. Les peuples premiers par contre ressentent avec acuité les modifications de leur environnement et souffrent dans leur chair de le voir se détériorer.
Les hommes des cultures orales connaissent très bien l'expérience primordiale de l'écoulement du temps à travers un vécu dans l'étendue de la terre vivante. La plupart de nos philosophes n'en soupçonnent même pas l'existence et certains que nous citons ici ont passé leur vie à la rechercher. Quant à la science moderne, elle nous enjoint de ne pas faire confiance à notre expérience immédiate mais plutôt à des outils technologiques ou des théories scientifiques. Heidegger soupçonnait que le présent recelait également une dimension invisible, cachée, énigmatique. Où donc pouvait-elle se trouver, comment mes sens peuvent-ils l'appréhender? Ce n'est pas le paysage visible puisqu'il se donne à ma vue. C'est pourtant bien dans le paysage et même à fleur de peau que se trouve cette dimension. C'est l'invisilibilité de l'air. Tiré de l'épisode 4 au sujet du livre de D. Abram, Comment la terre s'est tue. Abonnez-vous ici. Woody Allen avait un jour plaisanté que plutôt que de vivre éternellement à travers son œuvre cinématographique il préférerait vivre éternellement dans son appartement. Aujourd'hui, des figures marquantes de la Silicon Valley comme Peter Thiel, co-fondateur de PayPal, affirment le plus sérieusement du monde qu'ils souhaitent se battre contre la mort et vivre plusieurs siècles au moins!
Le projet de Google intitulé Calico vise ni plus ni moins qu'une victoire contre la mort. Son responsable, Ray Kurzweil, estime que dès 2050, ceux qui auront à la fois santé et argent pourront espérer vivre éternellement. Ray Kurzweil est une figure proéminente du transhumanisme, cette idéologie qui espère radicalement transformer l'humanité. Il est improbable que son pronostic soit réaliste mais la recherche effrénée d'une solution au problème de la mort pourra mener à de nombreuses découvertes étonnantes sur le plan médical. Tiré de l'épisode 18, le premier d'une série au sujet du livre de Y.N. Harari, Homo Deus: une brève histoire de l'avenir. Bientôt sur ce site. Abonnez-vous ici. La science du vingt-et-unième siècle menace les croyances du système politique libéral du vingtième siècle. Cette science, dépendante un temps de l'humanisme libéral, nous dit que nous n'avons pas de libre arbitre. Nos souhaits, nos valeurs, nos décisions ne seraient selon la neuroscience la plus avancée que le résultat d'impulsions électriques et de processus biochimiques dans notre cerveau.
Ainsi un meurtrier n'aurait pas agi selon son libre arbitre comme nous le croyons mais son crime serait le résultat du fonctionnement de son système nerveux. D'une manière générale, nous pensons faire au moins certains de nos choix exactement selon ce que nous souhaitons, et cela de manière réfléchie. Or avons nous choisi ce que nous souhaitons? Et avons nous choisi la manière dont nous avons appris à réfléchir? Le libre arbitre du libéralisme serait à ranger à côté de la croyance en une âme éternelle. Tiré de l'épisode 20 au sujet du livre de Y.N. Harari, Homo Deus: une brève histoire de l'avenir. Bientôt sur ce site. Abonnez-vous ici. |
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